Gratt’ moi la puce que j’ai dans l’dos... Vous connaissez forcément de près ou de loin ces 7 notes qui constituent la gamme de Do. Mais d'où viennent-elles et comment s'en sert-on ?
L'origine de la Gamme de Do
L’origine du nom des notes utilisées pour la gamme de do (do ré mi fa sol la si) vient du chant grégorien « l’Hymne de Saint Jean-Baptiste ».
Ce chant écrit en latin a la particularité d’avoir chacun de ses vers qui commence sur un ton plus haut que le précédent. Les notes correspondantes ont ainsi été nommées d’après la première syllabe de chacun des vers.
C’est un moine nommé Guido d’Arezzo, né en Toscane à la fin du Xème siècle, qui eut l’idée d’utiliser ces syllabes : cette appellation s’imposa en lieu et place de la notation alphabétique, toujours en vigueur dans les pays de culture germanique ou anglo-saxonne (voir chapitre suivant).Voici le chant en question, suivi de la notation musicale :
Ut queant laxis
Resonare fibris
Mira gestorum
Famuli tuorum
Solve polluti
Labii reatum
Sancte Iohannes
Traduction : « Pour que puissent résonner dans les cœurs détendus les merveilles de tes actions, absous l’erreur de la lèvre indigne de ton serviteur, saint Jean. »
La note si est arrivée plus tard dans l’histoire de la musique, car les premiers systèmes utilisés, dits hexacordes, ne comportaient que six notes écrites pour décrire pourtant les sept tons.Si vient des initiales de la dernière ligne du poème, S et I et fut ajouté aux autres notes par Anselme de Flandres à la fin du XVIe siècle.
L’ut quant à lui a été transformé plus tard en do, plus facile à énoncer en chantant. On attribue souvent l’invention du do à Giovanni Maria Bononcini, au XVIIème siècle, qui l’aurait formé d’après la première syllabe du nom du musicien italien Giovanni Battista Doni.
C’est cependant sujet à controverse car le do est déjà attesté chez Pierre l’Arétin en 1536, c’est-à-dire bien avant la naissance de Doni.Do viendrait alors de la première syllabe du mot latin : Dominus, Le Seigneur (La supplique de l’hymne : « Ut queant » … de la fête de la nativité de saint Jean-Baptiste, sorti du contexte de la fête, peut être précédé de l’invocation : Domine ( ô Seigneur), vocatif de Dominus).
La Notation Anglo-Saxonne
Dans la plupart des partitions que l’on trouve actuellement, les accords sont rarement écrits avec les notes Do, Ré, Mi, etc. mais plutôt avec A, B, C… Kézako ?
A l’instar du système métrique, les anglo-saxons utilisent une notation différente, mais heureusement avec les même notes. Il suffit juste de connaitre la corrélation, la voici :
NB : Les Allemands ont le même système, si ce n’est le si qui est remplacé par la lettre H car le B signifie si♭.
Si vos connaissances en matière de solfège sont proches du néant et que vous souhaitez y remédier, le chapitre suivant est fait pour vous !
Vous y apprendrez les bases fondamentales de la musique occidentale.
Un Peu de Théorie
En musique, une note est caractérisée par sa durée et par sa hauteur. La durée, c’est assez clair, et la hauteur, cela veut dire qu’une note va être plus grave ou plus aiguë qu’une autre.
Pour comprendre cette histoire de hauteur de note, rien de mieux que le piano. Tout d’abord, apprenez à repérer le do : c’est la touche blanche située juste avant le groupe de 2 touches noires (à ne pas confondre avec le groupe de 3 touches noires). Une fois que vous avez repéré le do, il suffit de jouer les touches blanches suivantes pour avoir la gamme de Do.
Plus vous allez vers la droite du clavier, plus vous « montez ». Les notes seront alors de plus en plus hautes (aigues).
Plus vous allez vers la gauche, plus vous « descendez » et les notes seront alors de plus en plus basses (graves).
La différence de hauteur entre 2 notes s’appelle un intervalle, et pour mesurer cet intervalle l’unité utilisée s’appelle le ton.
Le plus petit intervalle possible entre 2 notes s’appelle le demi-ton et comme son nom l’indique, c’est la moitié d’un ton.
Sur l’image précédente : le demi-ton est l’intervalle qu’il y a entre 2 touches consécutives, qu’elles soient noires ou blanches.
Ainsi, il y a 1 ton entre do et ré, 1 ton entre ré et mi, 1/2 ton entre mi et fa, 1 ton entre Fa et Sol, 1 ton entre Sol et La, 1 ton entre La et Si et 1/2 ton entre Si et Do.
Interessons-nous maintenant aux 5 notes correspondantes aux touches noires. C’est ici qu’intervient la notion de dièse (♯) ou de bémol (♭), on les appelle des altérations.
- Le ♯ monte d’un demi-ton la note à laquelle il est associé : Do♯ est la note 1/2 ton au-dessus de Do.
- Le ♭ c’est le contraire : il descend la note d'un demi-ton. Ré♭ est la note 1/2 ton au-dessous de Ré.
Par conséquent, Do♯ et Ré♭ sont la même note. Voici ce que ça donne sur un clavier (cliquez pour agrandir):
L’ensemble de ces 12 notes est appelé la gamme chromatique, et l’intervalle créé par ces 12 demi-tons (ou 6 tons) s’appelle une octave.
Comme vous l’aurez constaté, il n’y a donc en tout et pour tout que 12 noms de note dans la musique occidentale ! Car une fois que vous avez joué ces 12 notes ça recommence, encore et encore, comme le montre l’image ci-dessous.
Sur une guitare, un intervalle d’un demi-ton correspond au passage d’une case à celle juste à côté (avant ou après). Si je joue 3ème case corde de La, ma note sera Do, et si je passe à la 4ème case ma note sera Do♯ ou Ré♭.
C’est très clair sur l’image suivante :
Si vous avez tout suivi jusqu’ici et que vous désirez en savoir un peu plus, je vous conseille de lire cet article de Wikibooks qui est des plus complets.
Et si cet article ne vous a pas laissé indifférent, n’hésitez pas à me laisser un commentaire !
7 Commentaires
Add comment Annuler la réponse
Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.
Sympa d’apprendre l’origine de do-ré-mi… Mais alors pourquoi les anglo-saxons commence sur le La (A) ? Ils prennent comme base la gamme mineure ? Mais si c’était le cas, et à moins que je dise n’importe quoi, on devrait avoir dans ce cas là le sol# et non bécarre, non ?!
Et j’ai une autre question du coup… quand apparurent les altérations ?
En tous cas merci pour ce petit article de culture générale, je me coucherai moins bête !
Salut Jul,
A priori ce sont les grecs qui ont les premiers utilisé la notation alphabétique (Boèce au VIème siècle). Les anglo-saxons et les allemands l’ont seulement réutilisée.
De là à savoir pourquoi le La a été choisi comme première note, aucune idée ! Et aucune info là-dessus d’ailleurs, donc je suis preneur moi aussi 🙂
Pour ce qui est du sol♯, ça dépend des gammes mineures. En effet il en existe plusieurs : la gamme « la si do ré mi fa sol la » est la gamme relative mineure à celle de Do majeur. Le sol♯ n’apparait que dans les gammes de La mineur mélodique (la si do ré mi fa♯ sol♯ la) et La mineur harmonique (la si do ré mi fa sol♯ la).
En ce qui concerne les altérations, voici ce que j’ai trouvé sur le très bon site http://www.musique-et-liturgie.com:
Le mot « bémol » vient de ce que dans la musique modale d’origine (occidentale) seul le Si pouvait être bémolisé (pour éviter ce fameux « triton » (intervale de trois tons, soit la moitié d’une octave) que les anciens ne pouvaient souffrir !).
Et cette note SI se notait par un B. On donna donc au « B » deux formes distinctes :
Un « B » majuscule à panse carrée, appelé « b quadratum » ou « b quadrum », ou « b quarre »… « b carré ». C’est l’origine de notre « bécarre » actuel, il désignait alors le si naturel, sans bémol !
Et un « ♭ » minuscule à panse arrondie, le « b rotundum », qui signifiait le Si bémol et qui est devenu ensuite, lorsque toute note put recevoir un bémol, le signe général du bémol.
En effet à l’époque toute musique était écrite à « l’état naturel, » c’est à dire sans transposition, même si c’était inchantable à cette hauteur là. Les chantres corrigeait, d’eux mêmes en chantant directement à la hauteur qu’ils voulaient tout en lisant la musique non, transposée et donc sans aucune altération à la clé (qui est le signe d’une transposition, on va voir cela plus loin).
Donc, seul ce fameux Si bémol existait pour éviter cet « insuportable » (à l’époque !) intervale de trois tons entiers entre le fa et le si. Le si, alors baissé d’un demi ton par ce bémol réduisait l’intervale honni, il n’était plus de trois tons mais de deux ton et demi, ce qui devenait honorable pour les oreilles de l’époque.
Au XVe S. vint au jour le « b cancellatum », ou « b » traversé d’une croix qui hausait d’un demi-ton. C’était la forme primitive de notre dièse actuel.
Woa ! OK ! Je viens d’apprendre encore un truc… enfin plusieurs même !
Donc si j’ai bien compris, au début, il n’y avait pas d’altérations sur toutes les notes, et donc pas de transpositions – disons théoriques… juste des transpositions pratiques non écrites, quand on arrivait pas à chanter ou à jouer le morceau -.
Enorme aussi le coup du « b » qui vient du B (Si) pour pas avoir l’enchainement de 3 tons ( Fa-Sol-La-Si), et donc qui cré le bémol. Tout se tient.
Un grand merci en tous cas, j’adore apprendre l’origine des trucs.
Bonjour,
Merci Pierre Yves pour ces explications. Je ne connaissais pas l’origine des noms des notes de la gamme.
Par ailleurs, le site est vraiment propre, simple et clair. C’est du beau boulot !
Bonjour Edouard,
Avec plaisir si ça peut aider.
Merci pour les compliments (que je te renvoie d’ailleurs car ton site est top ;)).
A bientôt.
Mais ou est le fa sur la guitare? Je veus faire le titanic a la guitare et pour sa il faut que je sache ou est le fa( sa fait: sol sol sol sol FA sol sol FA sol la si la sol sol sol sol FA sol si mi ré …)
Déjà bonjour / s’il te plait / merci… ça ne fait pas de mal.
Alors ce n’est pas un fa, mais un fa dièse (fa#) et il se trouve en 2ème case corde de mi aigu.
Si tu fais tout sur la corde de mi aigu, tu vas avoir : sol 3ème case, la 5ème case, fa# 2ème case, etc…
Dis-moi si ça marche.
Pierre-Yves.